L'ubérisation de la profession comptable

L'ubérisation de la profession comptable : définition

L'ubérisation c'est un nouvel entrant qui propose de nouvelles manières de faire, de nouvelles manières de s'adresser aux clients ou de nouvelles manières de penser le travail ; le tout en s'affranchissant des règles historiques de fonctionnement de ce marché.

L'ubérisation en quelques points :

  • une plateforme numérique pour mettre en relation l'offre et la demaine
  • des prix transparents pour le client mais imposés au producteur de la prestation
  • l'exploitation de ressources internes
  • Un système de notation par les consommateurs

 

La différence entre ubérisation et automatisation de la profession comptable

L’automatisation de la profession, via les logiciels de nouvelle génération est incontournable. Qui peut en effet imaginer qu’à l’heure de la Google Car, cette voiture qui conduit sans chauffeur et sans accident, certaines entreprises vont continuer à payer des gens pour saisir des pièces comptables à la main alors qu’un robot le fait mieux, plus vite et pour moins cher ?

Par contre, la question de l’ubérisation de la profession est plus complexe et moins manichéenne qu’il n’y parait. Elle doit être mise en relation avec la nature des misions réalisées par les experts-comptables :

  • L’activité comptable traditionnelle : le privilège d’exercice exclusif (le monopole)] dont bénéficie les experts-comptables ne devant pas être remis en cause à court terme, le risque de sur-traitance « officielle » est juridiquement impossible. La mission d’externalisation comptable restera donc réservée aux membres de l’ordre. Autrement dit, il nous apparaît fort peu probable que l’activité comptable traditionnelle se fasse ubériser à court terme.
  • Le conseil de proximité : pour ce type de prestations, le principal risque pour les experts-comptables serait de se retrouver en concurrence avec des consultants agréés par une plateforme de conseil (sur le modèle d’Uber) qui proposeraient des prix plus abordables dans la mesure où ils n’auraient pas à faire face à des frais de structure ou liés à l’exercice de la profession. Ces activités de conseil de proximité présentent un risque nettement plus élevé d’ubérisation.
  • Le conseil sur-mesure : ce type de conseil implique une forte dose de confiance, de réputation, une expertise spécifique et pointue… C’est, par ailleurs, une démarche très impliquante dans la mesure où elle engage le futur de l’entreprise : changement de positionnement, de stratégie, d’organisation, de système d’information. Dans ces conditions, l’ubérisation d’un conseil sur-mesure nous en revanche très peu probable à court et moyen termes.

 

Que faire concrétement ?

L’automatisation croissante de la saisie, de la tenue et même d’une partie de la révision est aujourd’hui certaine. Or, ces activités représentent la moitié du chiffre d’affaires des cabinets d'expertise comptable de moins de 50 salariés. La profession va donc impérativement devoir réagir.

Comment ?

  • Par une écoute attentive des clients afin de connaître leurs véritables besoins et d’être en mesure de passer d’une posture réactive à une posture proactive.
  • Par le développement de nouvelles compétences et de nouveaux outils pour délivrer de nouvelles
  • Par la mise en place d’une véritable stratégie dans les domaines du marketing, de la communication et de la relation commerciale.

Mais, pour se faire, les experts-comptables vont devoir se libérer du temps, notamment sur les activités de production comptable proprement dites. C’est à cette seule condition qu’ils seront en mesure de se consacrer à des activités plus créatrices de valeur, plus fidélisantes, plus rémunératrices…

 

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Ubérisation de la profession : mythe ou réalité ?